Mes premières comptines bretonnes : transmettre une culture

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Le bilinguisme vient parfois avec un biculturalisme. En tant que Bretonne, il est important pour moi de transmettre cette partie de ma culture à ma fille. Mais, quand on habite dans un pays où peu de personnes savent situer la Bretagne sur une carte, c’est définitivement un challenge.

Le patrimoine breton vient également avec une langue, que je ne parle, ni ne comprends. J’aimerais tout de même que ma fille entende les sonorités de cette langue. Quoi de mieux que de commencer par les comptines! Dans un précédent article, je vous parlais des raisons de réciter les comptines dans votre langue maternelle : parmi celles-ci, j’avais notamment cité la transmission de la culture.

Un livre sonore

Une jolie sélection du répertoire breton interprété par Rozenne Talec, auteure et chanteuse bretonne. On y trouve des chansons en français, mais également en breton, avec une traduction en bas de page.

Comme dans la plupart des livres sonores, il s’agit d’extraits de chansons uniquement, ce qui est parfait pour donner un premier aperçu. Cependant, je me suis sentie frustrée avec le simple extrait de la jument de Michao! J’avais envie de poursuivre cet air si connu! Cela m’a donc donné envie de faire écouter davantage de musiques bretonnes à ma fille, et même de me rappeler certaines paroles oubliées!

Les illustrations sont plutôt sympathiques, nous y retrouvons plusieurs éléments qui rappellent la Bretagne : des marins, la mer, les bateaux, un phare, et bien entendu des costumes traditionnels! Ma seule critique serait le choix d’avoir dessiné un train alors que la chanson dit que les bigoudènes ont pris un car.

Dans ce livre, vous trouverez donc un extrait des chansons suivantes :

  • Tri Martolod (en breton)
  • Dans les prisons de Nantes
  • Toutouig (berceuse en breton)
  • La jument de Michao
  • Farine de froment, farine de blé noir
  • Bro Gosh ma zadou (hymne breton, en breton)

Transmettre une culture régionale

Pour une bonne transmission de la langue, il est préférable que nous chantions nous-mêmes les comptines aux enfants, plutôt que de se servir de livres sonores. Cependant, j’aime les livres sonores car ils sont une opportunité de fredonner ces chansons! Je ne penserais pas à chanter ces airs bretons si ma fille n’attrapait pas ce livre sur son étagère! Par ailleurs, je ne parle pas du tout breton, je ne cherche pas à apprendre cette langue à ma fille, ces livres sonores sont donc parfaits pour un éveil aux langues.

Malgré mon prénom très breton, la langue bretonne n’a pas eu une grande place dans mon enfance, je ne connais que très peu de mots, mais je l’ai entendu à la radio, à la télévision. Je ressens cette envie de faire connaître l’existence de cette langue à ma fille. Ne devenons-nous pas plus patriotique en étant à l’étranger? Si c’est le cas pour mon patriotisme envers la France, ça l’est probablement d’autant plus pour ma fierté d’être Bretonne. Je n’avais jamais assisté à un Fest-noz avant d’habiter New York, je ne disais pas “yec’hed mat” pour trinquer, et je ne connaissais pas l’hymne breton! C’est en me rapprochant de la communauté bretonne à New York que je me suis ouverte à tout cela. Je souhaite donc transmettre cette partie de ma culture à ma fille, et c’est donc avec plaisir que je retrouve notamment l’hymne de la Bretagne dans ce livre sonore. Je ne connaissais pas la chanson “farine de froment, farine de blé noir”, mais ce fut également un bonheur de découvrir une chanson qui cite la ville où est née ma fille, l’occasion plus tard de lui expliquer l’immigration des Bretons en Amérique.

Et vous? Etes-vous plus patriotique à l’étranger? Souhaitez-vous transmettre une culture régionale à vos enfants?

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Illustratrice : Lucile Ahrweiler

Edition : Grund

Format du livre : Petit livre sonore cartonné

Age : dès la naissance

Langue(s) : Breton et français

Prix : 9,95 euros

  • Vocabulaire
  • Syntaxe (répétition)
  • Conscience phonologique
  • Chanter avec le livre pour que votre enfant perçoive mieux les paroles ,et soit capable par la suite de chanter à son tour.
  • Invitez votre enfant à actionner les puces sonores, quand il est capable de le faire, pour le rendre actif dans la découverte du livre. Vous pouvez guider le doigt d’un enfant plus jeune.
  • Décrire et commenter les images avec votre enfant, selon ses capacités, pour l’amener à mieux comprendre les comptines (notamment quand le texte n’est pas en français) et à décrire/raconter.
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Aodrenn

Aodrenn

Orthophoniste de formation, j’ai travaillé avec une patientèle francophone sur New York pendant plusieurs années. Cette expérience m’a inspiré ce blog, notamment les articles spécifiques au bilinguisme. Actuellement maman à temps plein d’une petite fille d’un an, je suis temporairement sur Montréal, où je peux passer du temps à la bibliothèque pour dénicher de nombreux livres à vous suggérer dans mes chroniques.

2 réponses sur “Mes premières comptines bretonnes : transmettre une culture”

  1. Bonjour Aodrenn,
    Je vais utiliser le tutoiement en traduction du « you » anglais mais surtout parce que,, te connaissant depuis tes premiers mois, j’estime avoir un passe-droit …
    Je viens de passer plus de deux heures sur ton site et je me suis régalée à aller d’un article à l’autre en complétant par quelques vidéos de lecture de livres que tu recommandes : j’ai ainsi fait la connaissance de Zékéyé et apprécié la déclinaison pour chaque livre en objectifs langage et astuces lecture.
    Côté bilinguisme je souhaiterais avoir ton point de vue sur la question : « Et quand le bilinguisme se met en place tardivement ».
    Dans le cadre de mon travail, je rencontre tous les ans des enfants qui bien que nés et vivants en France sont allophones en première année de maternelle (3 ans).
    La plupart dès la fin du premier trimestre scolaire est entré dans l’apprentissage du français.
    Pour les enfants issus de la communauté turque, cela semble beaucoup plus difficile. L’enseignant(e) n’a jamais entendu le son de leur voix que ce soit en cours ou sur les temps informels ( récréations, toilettes etc…). Dans les apprentissages écrits les enfant sont performants.
    Les parents affirment que l’ enfant parle correctement le Turc à leur domicile. Ils sont, en tout cas dans leur discours, tout aussi désappointé que nous devant le « mutisme » en Français.
    Ce qui nous rassure c’est que ces enfants commencent à entrer dans le langage oral en grande section de maternelle.
    Aurais-tu une explication ? Qu’est-ce qui pourrait être soutenant ? Faut-il prescrire de l’orthophonie ? Passer plutôt par une psychologue ?
    Merci et Kenavo
    Marie-Hélène

    1. Bonjour,
      Je suis ravie que mon blog te plaise, et merci pour le soutien!
      Les enfants qui apprennent une seconde langue à l’école alors que leur langue maternelle est déjà en place, il y a souvent 4 phases :
      1 – l’enfant parle dans sa langue maternelle.
      2 – l’enfant passe par une phase de mutisme pouvant aller jusque 6 mois.
      3 – l’enfant se met à parler avec des phrases toutes faites.
      4 – l’enfant parle dans la seconde langue avec quelques erreurs.
      Si la phase mutique dépasse 6 mois (plus ou moins), il se pourrait que ce soit un cas de mutisme sélectif. Auquel cas, c’est bien souvent le psychologue qui s’en charge, mais une prise en charge en orthophonie est parfois recommandée, car si ce n’est pas systématique, bon nombre d’enfants souffrant de mutisme sélectif ont aussi un trouble du langage (j’en ai rencontré deux en prise en charge).
      Tu peux regarder le site ouvrirlavoix.fr pour voir si le mutisme sélectif correspondrait pour ces enfants.
      En espérant que cela t’apporte un élément de réponse!

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